L'œuvre la plus fameuse — et de loin — qu'ait écrite Allegri est sans conteste son célèbre Miserere , composé en 1638 sur le Psaume 50 et que l'on continue à chanter chaque année à la Chapelle Sixtine pendant la Semaine sainte. Traité en faux-bourdon, il est écrit pour deux chœurs, l'un à quatre voix, et l'autre à cinq. L'un des chœurs chante une version simple de la psalmodie et l'autre chœur, à quelque distance (comme en écho), en chante un commentaire orné. C'est un des meilleurs exemples du style polyphonique de la Renaissance désigné au xviie siècle comme stile antico ou prima prattica, et on peut y relever les influences combinées des écoles romaine (Palestrina) et vénitienne (les Gabrieli, le double chœur).
Le Miserere d'Allegri est un des exemples de la polyphonie de la Renaissance qui ont été les plus favorisés par l'édition discographique, alors qu'il a été composé à l'époque baroque, quand cette polyphonie commençait à passer de mode. Cet ouvrage a conservé une réputation de mystère et d'inaccessibilité pendant les siècles écoulés depuis sa composition jusqu'à l'époque moderne. Avant tout, de par le caractère exceptionnel d'une méditation qui semble imiter les voix angéliques. Basée sur un schéma musical très simple et atteignant très régulièrement le suraigu, elle dégage un grand sentiment de pureté. Tout cela (et de superbes développements contrapuntiques non écrits, dont l'usage s'est malheureusement perdu aujourd'hui) pouvait - et peut toujours - toucher profondément l'auditeur. De ce fait, le Vatican s'en était réservé la reproduction et la diffusion. Mais en 1769, le jeune Mozart, alors âgé de quatorze ans, fit un voyage à Rome avec son père ; il entendit le Miserere d'Allegri à deux reprises et put en restituer la partition de mémoire (à la première ou seconde écoute, selon les sources). Cette restitution fut acquise et publiée en Angleterre par le Dr Burney, historien de la musique et voyageur renommé. L'éditeur de Leipzig Breitkopf & Härtel publia ensuite l'ensemble de la musique chantée à Rome pendant la Semaine Sainte, y compris le Miserere d'Allegri. Felix Mendelssohn a témoigné dans une de ses lettres de l'impression extraordinaire causée par cette musique pendant les cérémonies.
Mozart eut la chance de pouvoir écouter le Miserere le mercredi de la Semaine sainte, le 11 avril.
En rentrant à leur pension, Léopold, le père, s’extasiait devant ce qu’il venait d’entendre, et se lamentait dans le même temps : “Qu’il est dommage qu’une œuvre aussi belle ne puisse être jouée hors du Vatican !”. Son fils lui répondit : “Mais si, père, c’est possible !”. Le soir même, il coucha, de tête, sur le papier la partition du Miserere d’Allegri, œuvre à 9 voix pour deux chœurs.
Il l’avait entendu une fois, et la savait par cœur !
Il l'écouta encore une fois le vendredi qui suivit pour pouvoir faire quelques modifications. Le Miserere obtenu fut publié en 1771 à Londres et l'interdiction papale levée. Mais cette version n'incluait pas l'ornementation baroque qui faisait une partie du succès et de la beauté du chant.
Indiscutable exploit, illustrant à la fois la mémoire de Mozart et sa connaissance du contrepoint. Fou de joie, ébloui par la performance de son rejeton, Léopold Mozart écrit même le 14 avril « Wolfgang l’a déjà écrit [...]. Mais nous l’apporterons nous-mêmes à la maison, parce que nous ne voulons pas laisser ce secret à Rome en d’autres mains, pour ne pas encourir directement ou indirectement les peines ecclésiastiques. »
Mozart fut accusé d'avoir volé la partition car il paraissait impossible qu'un enfant de quatorze ans pût, en aussi peu d'écoutes, la retranscrire de mémoire. La polyphonie en était tout de même assez simple et les aspects répétitifs de l'œuvre, nés de la succession des nombreux versets du psaume, avaient facilité le travail du jeune homme.
Felix Mendelssohn fit une autre transcription en 1831 et le prêtre Pietro Alfieri transcrivit les fioritures en 1840. L'édition avec ornementation jouée actuellement est un mélange de ces deux transcriptions. L'œuvre originale s'est perdue, mais le Miserere garde encore aujourd'hui le privilège de compter parmi les œuvres de musique baroque les plus connues et les plus enregistrées.
Screamin' Jay Hawkins & Serge Gainsbourg -Constipation Blues un délire !
Screamin' Jay Hawkins, de son vrai nom Jalacy Hawkins, est un auteur-compositeur et interprète américain de rhythm and blues né le 18 juillet 1929 à Cleveland (Ohio, États-Unis) et mort le 12 février 2000 à Neuilly-sur-Seine (France) d'une rupture d'anévrisme.
Il laisse derrière lui un grand nombre d'enfants conçus avec beaucoup de femmes. Leur nombre est estimé à cinquante-sept, mais après enquête on s'approcherait plus des soixante-quinze
s'il est incompris dans son pays, Screamin' Jay Hawkins est une légende à l'étranger.
Constipation bluesconnait le succès grâce aux reprises de Nina Simone (1965), Alan Price Set (1966) et Creedence Clearwater Revival.
Constipation blues est un tube au Japon en 1968. Il s'installe alors en France dans les années 1980. C'est le début de la réhabilitation de cet interprète
les Stones lui demandent de faire leur première partie au Madison Square Garden, et sa reprise de Heart Attack And Wine de Tom Waits se vend bien grâce à son utilisation dans une pub pour les jean's Levi's.
Je vous regarde vous tous et je vois l'amour qui est là endormi Pendant que ma guitare pleure gentiment Je regarde le sol et je remarque qu'il a besoin d'être balayé Alors que ma guitare pleure toujours gentiment
Je ne sais pas pourquoi personne ne t'a appris Comment avouer ton amour Je ne sais pas comment quelqu'un a pris le contrôle de toi Ils t'ont acheté et revendu
Je regarde le monde et je remarque qu'il tourne Pendant que ma guitare pleure gentiment
A chaque faute commise nous devons sûrement en tirer des leçons Alors que ma guitare pleure toujours gentiment
Je ne sais pas comment on t'a détourné On t'a aussi perverti Je ne sais pas comment on t'a inverti Personne ne t'a mis en garde
Je vous regarde vous tous et je vois l'amour qui est là endormi Pendant que ma guitare pleure gentiment Je vous regarde vous tous... ... ... ... Alors que ma guitare pleure toujours gentiment
George Harrison, né le 25 février 1943 à Liverpool et mort à l'âge de 58 ans, aprés une bataille contre le cancer le 29 novembre 2001 à Los Angeles, est un musicien, auteur-compositeur, chanteur et producteur de cinémabritannique, guitariste et le plus jeune membre des Beatles.
Issu d'un milieu modeste, il est un ami d'enfance de Paul McCartney, qui le propose début 1958 à John Lennon pour qu'il intègre sa formation, The Quarrymen. À trois, ils forment le noyau du groupe qui devient les Beatles en 1960 et, après l'arrivée de Ringo Starr et à partir de 1963, un des plus grands phénomènes de l'histoire de la musique populaire du xxe siècle.
J'ai vraiment envie de te connaître Vraiment y aller avec toi Vraiment envie de te montrer mon Seigneur Cela ne dura pas longtemps, mon Seigneur (Alleluia)
J'ai vraiment envie de te voir Vraiment envie de te voir vraiment envie de te voir, Seigneur vraiment envie de te voir, Seigneur Mais cela prend tellement de temps, Mon Seigneur (Alleluia)
Maintenant, J'ai vraiment envie de te voir (hare rama) Vraiment envie d'être avec toi (hare rama) Vraiment envie de te voir mon Seigneur (aaah) Mais cela prend tellement de temps (Alleluia)
(hare krishna) Mon doux Seigneur (hare krishna) Mon doux Seigneur (krishna krishna) Mon Seigneur (hare hare) la chanson My Sweet Lord vaut à son auteur un procès pour plagiat, qu'il perd. Il est en effet accusé d'avoir repris, sans le vouloir, l'air de la chanson He's So Fine (en) des Chiffons, qui avait connu un certain succès en 1963. Harrison ironisera sur l'affaire avec This Song en 1976
This song has nothing tricky about it Cette chanson n'a rien d'intello This song ain't back or white and as far as i know En noir ou en blanc et pour autant que je sache Don't infringe on anyone copyright, so, , , , Ne porte atteinte à personne pour les droit d'auteur This song we'll let be Cette chanson ce sera This song is in E Cette chanson est en fa This song is for you and, , , , Cette chanson est pour toi et, , , , , ,
This tune has nothing bright about it Cette mélodie ne casse pas des barres This tune ain't bad or good and come ever what may Cette mélodie est ni bonne ni mauvaise, me vienne comme ça My expert tells me it's okay Mon expert dit que ça va
As this song came to me quite unknowingly Cette chanson m'est venue, malgré moi This song could be you could be Cette chanson pourrait être toi pourrait être
This riff ain't tryng to win gold medals Ce solo est digne d'une médaille d'or This riff ain't hip or square Ce solo est ni top ni un bide Well donne or rare vien Bien joué ou rares May end up one mor weight to bear Mais c'est qu'une façon de jouer
But this song could well be Cette chanson pourrait être toi pourrait être A reason to see that Une façon de voir Without you there's no point to this song Que sans toi cette chanson n'a pas de sens
tableau de Schiele"Femme avec des bas verts" (1917) Il commence à peindre à 18 ans, fortement influencé par Gustav Klimt. Il meurt à 28 ans de la grippe espagnole, ...
Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
« Surtout, souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est d’ailleurs pas en son pouvoir de te donner. [...] Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. »
Octave Mirbeau
il paye de sa poche la grosse amende d’un montant de 7 555,25 francs (avec les frais du procès), à laquelle a été condamné Émile Zola pour son J'accuse, paru le 13 janvier dans L'Aurore
« L'injustice qui frappe un être vivant — fût-il ton ennemi — te frappe du même coup. Par elle, l'Humanité est lésée en vous deux. Tu dois en poursuivre la réparation, sans relâche, l’imposer par ta volonté, et, si on te la refuse, l’arracher par la force, au besoin. »
« Aujourd’hui l’action doit se réfugier dans le livre. C’est dans le livre seul que, dégagée des contingences malsaines et multiples qui l’annihilent et l’étouffent, elle peut trouver le terrain propre à la germination des idées qu’elle sème. […] Les idées demeurent et pullulent : semées, elles germent ; germées, elles fleurissent. Et l’humanité vient les cueillir, ces fleurs, pour en faire les gerbes de joie de son futur affranchissement. »
Van Gogh, Les Iris, toile achetée par Mirbeau en 1891.
Ludwig Wittgenstein déclara un jour qu’on pourrait faire un travail philosophique sérieux en utilisant uniquement des plaisanteries, des histoires drôles
Le philosophe Ludwig Wittgenstein rêvait d’un livre de philo entièrement composé de blagues.
« Ceux qui cherchent des causes métaphysiques au rire ne sont pas gais »
Voltaire dans son Dictionnaire philosophique
Socrate, Platon, Aristote, Descartes, Kant, Schopenhauer, Nietzsche, Bergson, Freud, Diogène, Saint-Augustin, Spinoza, Michel Foucaulttous ont décris dans leurs textes la place importante consacrée à l’humour par les maîtres de la pensée , tous y sont allés de leur petite réflexion.
.
Schopenhauer a creusé un peu plus, Freud également.
C’est bien sûr Bergson qui est devenu en 1900 le penseur sur le Rire
Nietzsche a pour sa part une violente aversion pour les philosophes qui, comme il le dit, « ont cherché à donner mauvaise réputation au rire ».
Pour Freud le rire est une façon de prendre un plaisir interdit(plaisir sexuel ), en passant par un détour, c’est pourquoi il est proprement humain.
Comme disait Montaigne, mais aussi Cicéron et Platon… Rire c’est apprendre à mourir.
Diogène, philosophe cynique, le philosophe qui vivait presque tout nu dans la rue et qui dormait dans une amphore était aussi capable de blagues .
Platon ayant défini l'homme, un animal à deux pieds et sans plumes, Diogène pluma un coq , et le jetant au milieu de l'école académicienne, s'écria que c'était l'homme de Platon; celui-ci fut oblige de changer sa définition.
Thomas Nagel (né le 4 juillet 1937) est un professeur de philosophie et de droit à l'université de New York1.
Son article le plus célèbre
Quel effet cela fait-il d'être une chauve-souris ?,
« What is it like to be a bat ? » défend l'irréductibilité de la conscience, de l'expérience subjective, à l'activité cérébrale. Nagel a produit plusieurs contributions importantes en philosophie morale et politique. Il défend, en méta-éthique, l'existence de raisons morales impartiales.
Dans nombre de ses articles, notamment dans « What is it like to be a bat », Nagel s'attaque à l'orthodoxie dominante en philosophie de l'esprit à l'époque de leur rédaction : le physicalisme, une thèse réductionniste concernant les relations entre conscience et activité cérébrale qui préconise la réduction psychophysique, c'est-à-dire l'identification des états mentaux à des processus neurobiologiques.
Par « conscience », il faut ici entendre l'expérience phénoménale, ce que Nagel cherche à capter à l'aide de la métaphore : « l'effet que cela fait pour un organisme d'être ce qu'il est ». Il insiste sur le caractère subjectif de l'expérience phénoménale et oppose deux modes d'accès différents à la conscience :
le point de vue objectif et impersonnel de la science qui se réfère à l'activité cérébrale ou au comportement
le point de vue subjectif qui est celui du sujet de l'expérience vécue.
Avec Nagel, l'idée de subjectivité, indissociable de l'idée d'expérience phénoménale, renvoie à un mode spécifique d'accès à l'expérience par lequel elle est vécue par le sujet comme particulière au type d'organisme qu'il est, particulière à celui d'une chauve-souris si le sujet est une chauve-souris par exemple. C'est cette dimension subjective de l'expérience, spécifique à un type d'organisme, qui serait laissée de côté par la description scientifique abstraite et impersonnelle du comportement ou de l'activité cérébrale.
Pour Nagel, la subjectivité est le point de vue qu'un organisme vivant a sur le monde. Ce point de vue n'est pas nécessairement celui de l'expérience privée car il peut être partagé par les membres d'une même espèce animale. Une expérience est dite « subjective » lorsqu'elle ne peut être partagée que par un même type d'organisme, auquel est associé un certain univers mental (cf. « Subjective and Objective »). Cette position est qualifiée de « perspectivisme spécifique » car elle identifie la subjectivité à un point de vue sur le monde propre à un type d'organisme ou à une espèce animale donnée (la chauve souris par exemple).le philosophe tente de montrer les limites de l’enquête scientifique matérialiste face au caractère subjectif des phénomènes de la conscience.
« La philosophie se distingue des sciences et des mathématiques. À la différence des sciences, elle ne repose pas sur l’expérimentation ou l’observation, mais seulement sur la pensée. Et, à la différence des mathématiques, elle ne s’appuie sur aucune méthode de démonstration formelle. On la pratique en ne faisant rien d’autre que questionner,argumenter, mettre les idées à l’épreuve, concevoir de bons arguments contre celles-ci et se demander comment nos concepts fonctionnent vraiment. La préoccupation principale de la philosophie, c’est de questionner et de comprendre des idées tout à fait courantes, que nous utilisons quotidiennement sans trop y réfléchir. Un historien se posera des questions sur ce qui a eu lieu à un certain moment dans le passé, alors qu’un philosophe demandera :
Qu’est-ce que le temps ?
Un mathématicien étudiera lesrelations entre les nombres, alors qu’un philosophe demandera :
Qu’est-ce qu’un nombre ?
Un physicien cherchera à savoir de quoi sont faits les atomes ou ce qui explique la gravité, alors qu’un philosophe demandera :
Comment pouvons-nous savoir qu’il y a quoi que ce soit à l’extérieur de nos propres esprits ?
Un psychologue cherchera à savoir comment les enfants apprennent un langage, alors qu’un philosophe demandera :
Qu’est-ce qui fait qu’un mot peut signifier quelque chose ?
N’importe qui peut se demander si c’est mal de se faufiler sans payer dans une salle de cinéma, mais un philosophe demandera :
Qu’est-ce qui rend une action bonne ou mauvaise ?».
T. NAGEL, Qu’ est-ce que tout cela veut dire ? Une très brève introduction à la philosophie.
Peut-on saisir l’expérience d’un chiroptère en plein vol ? Impossible, selon le philosophe américain qui combat la prétention de la science à vouloir tout expliquer.
La chauve-souris vole la nuit sans la moindre difficulté : elle émet dans l’obscurité des cris comportant des ultrasons qui sont réfléchis par les objets de son environnement ; elle en capte l’écho et « voit » jusqu’aux plus petits obstacles qui l’entourent. Les humains ont du mal à se faire une idée juste de ce sens de l’orientation dont elle est dotée.
Cette difficulté inspira, en 1974, à Thomas Nagel (né en 1937) la question suivante : quel effet cela fait-il d’être une chauve-souris ? Elle donna son titre à un essai (paru en français dans Questions mortelles, PUF, 1983) qui devint l’un des articles philosophiques les plus influents de ces dernières décennies.
Ne nous méprenons pas : Nagel n’encourage personne à s’accrocher à une branche et à explorer les airs tel Batman. Il ne s’agit pas pour lui, en tant que philosophe, de se demander ce que cela fait à un humain d’être une chauve-souris, mais bel et bien à une chauve-souris d’être une chauve-souris ! Le raisonnement de Nagel est en effet le suivant : la plupart des scientifiques, et les naturalistes en particulier, affirment qu’ils pourraient, grâce à leurs mesures et leurs appareils, tout expliquer, en principe, de ce qui, dans le monde, peut être expliqué. Or, quand bien même les biologistes et les physiciens rassembleraient toutes les données anatomiques, matérielles et donc objectives sur les chauves-souris, il resterait quand même une chose dont ils ne pourraient absolument rien dire : ce que sont les expériences subjectivement vécues par les chauves-souris. Nagel affirme par conséquent qu’il existe dans le monde des phénomènes qui ont un suprême degré de réalité et qui n’en échappent pas moins aux descriptions que nous proposent les sciences de la nature aujourd’hui. Or les expériences vécues – qu’il s’agisse de celles des chauves-souris ou des nôtres –, n’est-ce pas ce qu’il y a tout simplement de plus réel ?
Curieusement, ce n’est pas un scientifique qui a donné la réplique à Thomas Nagel mais un écrivain. Dans son roman Elizabeth Costello (Seuil, 2006), le Sud-Africain, prix Nobel de littérature en 2003, J. M. Coetzee, polémique avec Nagel par la bouche de son héroïne. Certes, explique la romancière (imaginaire) Elizabeth Costello, lors d’une conférence, nous avons du mal à nous imaginer ce que pourrait être la perception du monde à travers un sonar. Pourtant, nous autres humains avons en commun avec l’ensemble du monde animal évolué d’être des « corps-esprits » immergés dans un même monde.
Le fait de se trouver chacun à des ramifications diverses du fleuve de la vie, sur la même planète, nous rapproche suffisamment pour que divers sentiments se communiquent d’une espèce à l’autre (la peur, le désir, la colère, la tendresse, etc.). Des passerelles, des complicités et des domestications sont possibles.
Bien sûr, aucun scientifique ne répondra de façon convaincante à la question : quel effet cela fait-il d’être une chauve-souris ? Mais un grand romancier pourrait s’en emparer et relever ce défi. N’est-ce pas ce qu’a fait Kafka avec La Métamorphose, en coulant son personnage Gregor Samsa dans le corps d’un « monstrueux insecte » ?
La très-chère était nue, et, connaissant mon coeur, Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores, Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur, Ce monde rayonnant de métal et de pierre Me ravit en extase, et j’aime à la fureur Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer, Et du haut du divan elle souriait d’aise A mon amour profond et doux comme la mer, Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté, D’un air vague et rêveur elle essayait des poses, Et la candeur unie à la lubricité Donnait un charme neuf à ses métamorphoses
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins, Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne, Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ; Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal, Pour troubler le repos où mon âme était mise, Et pour la déranger du rocher de cristal Où, calme et solitaire, elle s’était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe, Tant sa taille faisait ressortir son bassin. Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !
Et la lampe s’étant résignée à mourir, Comme le foyer seul illuminait la chambre, Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir, Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre !
DERNIERS ARTICLES : Quel lumière, est lumière Quel lumière, est lumière si elle n'éclaire pas sylvia. Quelle joie, est joie si Sylvia est loin de moi Si ce n'est qu'imaginer qu'elle est là Et me repaître d'une ombr horloge temps mémoire L’Horloge. Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit: "Souviens-toi ! Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d' miserere mei Gregorio Allegri (né en 1582 à Rome – mort le 17 février 1652, dans la même ville) était un prêtre, chantre d'église, et un compositeur italien Le Miserere L'œuvre la p Constipation blues Screamin' Jay Hawkins & Serge Gainsbourg -Constipation Blues un délire ! Screamin' Jay Hawkins, de son vrai nom Jalacy Hawkins, est un auteur-compositeur et interp While My Guitar Gently Weeps Je vous regarde vous tous et je vois l'amour qui est là endormi Pendant que ma guitare pleure gentiment Je regarde le sol et je remarque qu'il a besoin d'être balayé